Allergies saisonnières : symptômes, prévention et traitement
Symbole de renouveau et des beaux jours qui reviennent, le printemps est aussi associé au retour des allergies ! Plus d'un quart de la population française serait concerné par le phénomène des allergies saisonnières et leurs symptômes incommodants. Des origines du fameux « rhume des foins » aux traitements disponibles en officine en passant par les mesures de prévention, la Grande Pharmacie des Drakkars vous explique tout ce qu'il faut savoir au sujet de la rhinite allergique.
Allergie saisonnière : d'où vient-elle ?
L'allergie, de manière générale, est le résultat d'une réaction immunitaire et traduit une hypersensibilité de l'organisme à des éléments présents dans l'environnement et habituellement inoffensifs. En réaction à ces allergènes, les cellules immunitaires vont libérer de l'histamine, une molécule qui génère ensuite une inflammation.
Dans le cas de l'allergie saisonnière, aussi appelée allergie au pollen, rhinite allergique ou encore rhume des foins, les réactions décrites ci-dessus sont localisées sur les voies respiratoires supérieures (nez et gorge principalement). Les allergies saisonnières sont étroitement liées aux périodes de floraison et à la production de pollens qui restent en suspension dans l'air. Ceux-ci ne sont pas les mêmes toute l'année. Ainsi, de janvier à mai ce sont les pollens d'arbres qui sont les plus répandus. Viennent ensuite les pollens de graminées (foin) de mai à juillet, et finalement les pollens d'herbacées (fleurs, herbes des fossés) de juillet à octobre. Depuis plusieurs années, la période de pollinisation est allongée par le réchauffement climatique et la pollution.
À noter : les allergies peuvent aussi être provoquées par des acariens, des poils d'animaux ou des substances chimiques. On ne parle plus alors d'allergie saisonnière mais d'allergie peranuelle, l'exposition aux allergènes et les symptômes étant présents sans interruption dans l'année.
Symptômes de l'allergie aux pollens
Typiques du rhume, les symptômes de l'allergie saisonnière peuvent parfois être associés à une atteinte oculaire de type conjonctivite. Ainsi, les personnes touchées par le rhume des foins présentent généralement un écoulement nasal clair et abondant, un nez bouché et des éternuements à répétition. Lorsque les yeux sont sensibilisés eux aussi, on observe un gonflement des paupières, un larmoiement persistant et des rougeurs oculaires.
Comment prévenir la rhinite allergique ?
Souvent perçues comme une fatalité par les personnes qui y sont confrontées, les allergies saisonnières peuvent pourtant faire l'objet de mesures de prévention qui visent essentiellement à réduire l'exposition aux éléments responsables. Nous vous présentons ci-après les principaux gestes à adopter à l'approche du printemps si vous êtes sujet à l'allergie aux pollens.
Éviter l'allergène : la règle d'or !
Le premier réflexe à avoir en cas d'allergie consiste à éviter l'allergène en cause. Dans le cas du rhume des foins, cela peut être plus facile à dire qu'à faire... Heureusement, le Réseau national de surveillance aérobiologique (RNSA) propose des outils tels qu'un calendrier pollinique et un bulletin allergo-pollinique accessibles en ligne. Si vous ou un membre de votre famille êtes concerné, n'hésitez pas à consulter régulièrement les informations délivrées par le RNSA et à adapter vos habitudes en fonction du risque d'allergie.
Les gestes essentiels en période de pollinisation
Lorsque les arbres, les graminées et les herbacées sont en phase de production de pollens, il est important de connaître les habitudes à adopter au quotidien en tant que personne allergique. Tout d'abord, aérez votre logement tôt le matin de préférence : les pollens sont moins nombreux dans l'air à ce moment de la journée.
Idéalement, nettoyez toutes les pièces plusieurs fois par semaine en passant l'aspirateur. Il existe des filtres spéciaux pour retenir les pollens et acariens, mais vous pouvez également déposer quelques gouttes d'huile essentielle sur le filtre d'origine de votre appareil (huile essentielle d'arbre à thé par exemple). N'oubliez pas les dispositifs VMC, qui doivent par ailleurs faire l'objet d'un entretien complet tous les 3 ans par un professionnel.
Si vous vous déplacez en voiture durant les périodes de pollinisation, laissez les vitres fermées et pensez à nettoyer régulièrement le système de ventilation. Quand vous rentrez chez vous le soir, rincez-vous les cheveux à l'eau. Il est également conseillé de dormir fenêtres fermées afin de réduire les risques d'introduction des pollens dans votre habitat.
Toujours dans le but de limiter les contacts avec les allergènes, faites sécher votre linge (vêtements, draps, serviettes de toilette, etc.) à l'intérieur plutôt qu'en extérieur. Enfin, si vous êtes adepte des activités de jardinage, protégez-vous avec un masque respiratoire et des lunettes.
Nos conseils pour des promenades et vacances sereines
Vous êtes touché par les allergies saisonnières, mais cela ne doit pas vous amener à rester enfermé ! Avec quelques ajustements, il est tout à fait possible de continuer à profiter de la nature et des activités de plein air.
Pour vos sorties et diverses escapades, privilégiez une météo humide voire pluvieuse, synonyme d'une concentration en pollens réduite. Si besoin, portez des lunettes de soleil afin de protéger vos yeux. Évitez les sorties en cas de vent fort, de température élevée ou encore de pic de pollution. Enfin, préférez le bord de mer à la campagne pour vos week-end et vos vacances.
Quid des compléments alimentaires ?
En pharmacie et parapharmacie, certains compléments alimentaires portent la mention « confort saisonnier » ou encore « gênes saisonnières ». Le plus souvent issus de la phytothérapie et de l'aromathérapie, ils renferment des extraits de camomille, cassis, curcuma ou encore plantain. La camomille aide à maintenir la santé respiratoire en cas de gênes saisonnières. Le cassis, pour sa part, soutient le système immunitaire. Le curcuma contribue à maintenir l'efficacité du système immunitaire et la résistance aux gênes saisonnières ainsi que la santé des poumons et des voies respiratoires supérieures. Enfin, le plantain a une influence apaisante sur les voies respiratoires. Ces plantes peuvent être utilisées indépendamment les unes des autres ou associées afin de former une synergie complète.
Quelle que soit votre situation et votre état de santé, il est primordial de demander l'avis de votre médecin ou de votre pharmacien avant de débuter toute complémentation.
Traitement de l'allergie aux pollens
Parfois, la prévention ne suffit pas et les symptômes de la rhinite allergique s'installent jusqu'à devenir gênants au quotidien et difficiles à supporter. Dans ce cas, la mise en place d'un traitement est indispensable pour retrouver confort et bien-être.
Quand consulter ?
En cas d'allergies saisonnières, une consultation médicale peut se révéler nécessaire, ne serait-ce que pour confirmer le diagnostic et déterminer le traitement adapté à chacun. Il vous faudra également consulter un médecin s'il s'agit de votre premier épisode de rhume des foins ou si vos symptômes durent plus de 10 jours ou sont présents tout au long de l'année. La présence de sang dans les sécrétions nasales, l'apparition de boutons, plaques rouges ou démangeaisons cutanées ainsi que le déclenchement d'un asthme constituent également des motifs de consultation. Enfin, si vous constatez un gonflement de la langue et une gêne respiratoire, consultez en urgence.
L'hygiène nasale et oculaire
Quand la rhinite allergique survient, il est préconisé dans un premier temps de renforcer l'hygiène du nez et des yeux. L'objectif de cette mesure est d'éliminer les allergènes, réduire leur capacité d'adhérence aux muqueuses et préserver le confort respiratoire.
Pour procéder au lavage du nez chaque jour, la solution la plus simple reste le sérum physiologique, de préférence en unidoses afin de limiter la contamination bactérienne. Le système de douche nasale, inspiré du pot néti, peut également être utilisé, chez l'adulte comme chez l'enfant. En cas d'inconfort au cours de la journée, vous pouvez opter pour un spray nasal anti-allergies, ou un spray hypertonique si votre nez est très bouché. Par ailleurs, des dispositifs de photothérapie sont proposés, comme Humer Stop Allergies par exemple, et s'appuient sur les propriétés physiques de la lumière afin d'atténuer les symptômes du rhume des foins.
Concernant le lavage des yeux, vous pouvez, là encore, utiliser du sérum physiologique. Il s'applique en rinçage ou à l'aide d'une compresse douce non pelucheuse. Des gouttes ophtalmiques sont également proposées pour favoriser l'humidification oculaire et réduire les irritations induites par les allergènes.
Les médicaments pour l'allergie aux pollens
Plusieurs types de médicaments sont indiqués pour le traitement du rhume des foins. Le choix se fait selon l'intensité des symptômes présentés par le patient. Ainsi, en première intention, ce sont les antihistaminiques H1 qui sont prescrits, à savoir la cétirizine et la loratadine. Ces médicaments anti-allergiques agissent en empêchant la fixation de l'histamine sur ses récepteurs. Ils réduisent l'écoulement nasal, les éternuements ainsi que les démangeaisons et picotements de la gorge et du nez. Les antihistaminiques sont des médicaments à prendre par voie orale (comprimés, gélules, solutions buvables) ou par le biais d'un spray nasal. Certains d'entre eux sont disponibles sans ordonnance. Attention : l'automédication en cas d'allergies saisonnières est réservée à l'adulte et à l'enfant de plus de 12 ans. Un avis médical est nécessaire pour une durée de traitement au-delà d'1 semaine.
Plus ponctuellement, le médecin peut prescrire des corticoïdes par voie nasale. Ces médicaments exercent une action anti-inflammatoire sur les muqueuses du nez. Ils sont envisagés pour la rhinite allergique sévère de l'adulte et sur une durée limitée. En effet, ils sont susceptibles de provoquer des saignements, des irritations et une fragilisation des muqueuses nasales.
Le cromoglycate de sodium sous forme de spray nasal, quant à lui, agit sur les symptômes locaux de la rhinite allergique. Moins efficace que les antihistaminiques et les corticoïdes, il offre toutefois une meilleure tolérance et entraîne moins d'effets indésirables. Le cromoglycate de sodium existe aussi en collyre pour les yeux et est indiqué en cas de larmoiement et de rougeurs oculaires.
Parfois, un antihistaminique peut être associé à un vasoconstricteur dans le but de dégager le nez et d'éliminer les sécrétions. Ce traitement est réservé à l'adulte et à l'adolescent de plus de 15 ans. En raison des risques cardiaques et neurologiques, il ne doit pas être suivi plus de 5 jours sans avis médical.
Enfin, en homéopathie, les souches traditionnellement utilisées pour la rhinite allergique sont : Allium cepa, Euphrasia officinalis, Pollens et Histaminum. Le principe de l'homéopathie étant d'adapté le traitement au profil de chaque patient, il est conseillé de se rapprocher d'un médecin homéopathe. Les médicaments homéopathiques se présentent sous des formes diverses : comprimés orodispersibles, solution buvable en unidoses, etc.
La désensibilisation
Également appelée immunothérapie spécifique, la désensibilisation n'est proposée qu'en dernier recours, quand l'allergie résiste aux autres traitements. Cette méthode consiste à administrer des doses croissantes de l'allergène pour parvenir à une tolérance immunologique. Avant de procéder à la désensibilisation, l'allergie doit être confirmée par des tests cutanés et/ou la recherche d'IgE spécifiques aux pollens. Le traitement est administré par injection sous-cutanée ou par la prise journalière de comprimés, sous surveillance d'un médecin. En effet, il existe un risque de réaction allergique sévère nécessitant une prise en charge immédiate. A savoir : la désensibilisation est un processus long (3 à 5 ans) qui implique un suivi médical régulier.
Conclusion
La rhinite allergique est une problématique de santé très répandue au sein de la population. Elle survient particulièrement à partir du printemps et résulte d'une réaction du système immunitaire face aux allergènes, et plus précisément aux pollens. Les allergies saisonnières sont à l'origine de symptômes gênants qui touchent les voies respiratoires et, dans certains cas, les yeux. Pour limiter l'intensité du rhume des foins, il convient de s'exposer le moins possible aux allergènes et de renforcer l'hygiène nasale et oculaire. Si nécessaire, un traitement médical est prescrit. Il repose généralement sur les antihistaminiques, les autres médicaments tels que les corticoïdes ou les vasoconstricteurs n'étant envisagés que de manière ponctuelle. Dans les cas les plus sévères et résistants aux traitements, le médecin peut être amené à présenter la désensibilisation comme une solution définitive aux allergies saisonnières.
AVERTISSEMENT : Ces propriétés, indications et modes d'utilisation vous sont proposés par l'équipe de la Pharmacie des Drakkars. Ils sont souvent tirés de notre expertise ainsi que d'ouvrages et sites Internet de référence et sont en majeure partie confirmés par des observations en milieu scientifique. Toutefois, ces informations sont données à titre informatif et ne sauraient en aucun cas constituer une information médicale, ni engager notre responsabilité. Au moindre doute ou pour tout usage des huiles essentielles, des hydrolats et des plantes, consultez un médecin.
